La ferveur rouge partout en Suisse, par Joris Chappatte

La ferveur rouge partout en Suisse

Peut-être meilleur club du monde à l’heure actuelle, le Liverpool FC peut compter sur le soutien de nombreux jurassiens. Ces derniers ont joué un rôle prépondérant dans la création des Swiss Liverbirds, fan’s-club suisse officiellement reconnu par le club et dont les membres se rendent régulièrement à Anfield pour voir jouer leur équipe. Emmanuel Champion, originaire de Courrendlin et président du fan’s-club, et la famille Bonvallat de Miécourt racontent leur passion.

Créé en 2001 par une bande de Jurassiens et Biennois, les Swiss Liverbirds ont réellement décollé il y a une dizaine d’années à Bad Ragaz lors d’un camp d’entraînement de pré-saison du LFC. Aujourd’hui, ce groupe de supporters – approuvé par le club – est formé de 400 membres de toute la Suisse. Originaire de Courrendlin, leur président actuel Emmanuel Champion était un des membres fondateurs du fan’s-club. Exilé à Gland pour des raisons professionnelles, il nous raconte avec détails et passion la vie du groupe. « Nous faisons connaître et partageons les valeurs du Liverpool FC dans notre pays. Notre principale action est de faciliter l’accès à des billets de matches pour nos membres. Nous organisons aussi des rencontres en Suisse comme des matches dans des pubs ou encore des soupers », raconte le Vadais.

L’étincelle Jean-Jacques Tillmann

C’est notamment pour ce genre de réjouissances qu’Antoine Bonvallat et son père Gérard ont rejoint le fan’s-club. Les habitants de Miécourt apprécient les moments de convivialité entre Reds et le travail remarquable du comité. Avec d’autres Jurassiens, ils avaient notamment organisé l’AG en 2016 aux Ordons.

« J’ai découvert le football anglais sur l’ex-TSR lors des diffusions de la finale de la Coupe dans les années 70 commentées par Jean-Jacques Tillmann et Max Marquis», se souvient le président du fan’s- club. « Je suis rapidement tombé amoureux de Liverpool. Il faut dire que le LFC était une des meilleures équipes du continent à cette période. Ma première rencontre où j’ai pu voir les Reds était à Sion en 1996. J’avais fait tous les magasins de Delémont pour trouver un maillot. » Depuis, Emmanuel est tombé amoureux du club mais aussi de la ville de Liverpool. Après avoir fait un premier déplacement à Anfield en 1999, il augmente petit à petit ses excursions sur les bords de la Mersey : « Avec mon épouse Aline, nous voyons désormais 10 à 15 rencontres de Liverpool par saison toutes compétitions confondues. »

Une écharpe offerte par le grand-oncle

En Ajoie, c’est le fils Antoine qui est tombé le premier dans la marmite des fans des Reds. « Mon premier lien avec le LFC est une écharpe reçue par mon grand-oncle en 2007 », se remémore-t-il. « Nous sommes allé la première fois à Liverpool en 2012 avec mon père. Le contraste entre le stade d’Anfield et les quartiers pauvres autour de celui-ci nous avait particulièrement marqués. » Depuis, le quartier et l’ensemble de la ville ont été mieux valorisés. Son père Gérard a aussi été rapidement séduit par le club et la ville. « En tant qu’amoureux des Beatles, cela n’a pas été difficile. L’âme qui règne dans le club est incroyable. Au début, c’était simplement pour offrir ce voyage à mon fils », ajoute Gérard, président fondateur du FC Miécourt. Maintenant, en famille ou avec des amis, les deux Ajoulots se déplacent 6 à 7 fois par année à Liverpool.

Les trois fans du LFC concèdent facilement que la saison effectuée est le fruit d’un travail sur plusieurs années effectué par le staff. « Amener Jürgen Klopp à la tête du club est peut-être la clef de ce succès », affirme Gérard Bonvallat. « Par rapport à la saison passée, Liverpool arrive mieux à gérer le résultat. »

Quant à Emmanuel Champion, il pointe notamment « l’esprit d’équipe et la chance d’avoir des stars qui jouent pour le collectif ».

Malédiciton perpétuée par le Covid-19 ?

Aujourd’hui, Liverpool n’a aucune certitude d’être champion d’Angleterre à cause du COVID-19. « Ce serait un sacré crève-cœur de ne pas être titré », souligne Antoine Bonvallat. « Mais nous savons au fond de nous qu’il y a des choses bien plus importantes que le football. » Le président du fan club rajoute finalement: « Ce qui est dur, c’est que nous attendons ce titre depuis trente ans. En plus, nous ne sommes seulement qu’à six petits points de celui-là. »

JOC